Imaginez-vous être un jeune enfant couché dans son lit. Vous vous réveillez soudainement, le cœur battant à toute allure et vous entendez les bruits familiers venant d’ailleurs dans la maison. Vous savez ce qui se passe et vous commencez à vous inquiéter pour votre mère : « Est-ce qu’elle va s’en sortir? »
Ensuite, vous commencez à vous demander si vous et votre sœur allez subir des blessures.
Selon la Fondation canadienne des femmes, chaque année, au Canada, environ 362 000 enfants sont témoins ou victimes d’actes de violence familiale.
Bon nombre de personnes croient que leurs enfants ne sont pas conscients de la violence, étant donné que celle-ci se produit en privé ou pendant que ces derniers dorment. Toutefois, bien que les enfants ne subissent pas directement la violence physique, bon nombre d’entre eux finissent par avoir des problèmes comportementaux et psychologiques liés à ces expériences.
Ce serait facile de dire que les enfants qui sont témoins de violence devraient être retirés du foyer. Les dynamiques de la violence faite aux femmes et celle des enfants exposés à cette violence sont complexes.
Ce serait facile de dire que les enfants qui sont témoins de violence devraient être retirés du foyer. Les dynamiques de la violence faite aux femmes et celle des enfants exposés à cette violence sont complexes. L’expérience démontre qu’il est possible de créer un environnement sécuritaire pour les enfants lorsque la maman abusée par son partenaire obtient du soutien tant émotionnel que pour sa sécurité et celle de ses enfants. Lorsque les mamans sont en sécurité, il leur est plus facile de voir aux besoins des enfants ce qui donne lieu à de meilleurs résultats pour toutes les parties en cause. Il va sans dire que si l’enfant est à risque de mauvais traitements ou s’il a été victime de mauvais traitements, la SAE doit en être informée en vertu du devoir de faire rapport stipulé par la loi en Ontario (Loi sur les services à l’enfance et à la famille). Il incombe à la SAE de protéger les enfants contre les préjudices sur le plan physique ou émotionnel, de promouvoir le bien-être des enfants et d’aider les familles à rester en sécurité et à se prévaloir des ressources dont elles ont besoin pour briser le cycle de la violence.
La prévention de la violence peut être très efficace, surtout quand elle commence tôt dans le cadre de programmes offerts dans les écoles élémentaires et secondaires. Nous pouvons tous contribuer à aider les enfants en dénonçant la violence faite aux femmes, en donnant l’exemple en matière d’égalité des sexes et en fournissant aux enfants des lieux sûrs où ils peuvent s’exprimer.