Les bonnes questions à poser

En livrant des présentations sur la violence faite aux femmes à divers groupes tels que des élèves du secondaire, des professionnels (p. ex. travailleurs sociaux, agents de police, infirmières ou enseignants) ou des syndicats, je savais qu’on me poserait la question suivante : « Pourquoi est-ce qu’elle ne le laisse simplement pas? ». Et, bien sûr, j’expliquais encore et encore pourquoi « elle ne pouvait pas SIMPLEMENT le laisser ». Je me suis enfin rendu compte que je devais orienter la conversation autrement. Par conséquent, lorsqu’on me posait cette question, je répliquais : « Croyez-vous que c’est la bonne question à poser? Comprenez-vous que vous la tenez responsable du comportement violent? En posant cette question, voyez-vous qui vous blâmez pour le comportement violent? » Inévitablement, nous avions une bonne discussion sur le rejet du blâme sur la victime, ce qui nous menait vers les questions que nous devions tous poser.

Que pouvons-nous faire pour l’aider ?

Dans notre société, on a tendance à rejeter le blâme sur la victime et, dans bien des cas, on ne se rend même pas compte qu’on contribue à tenir la femme responsable de la violence. Quand on essaie de comprendre la violence dans une relation, on prend souvent un recul et on cherche des raisons, puis il est parfois plus facile de se dire « si c’était si pire que cela, elle partirait » ou « cela ne m’arriverait jamais, je ne le tolérerais pas ».

Quand on rejette le blâme sur la victime et qu’on cherche des réponses simples, on dégage l’agresseur de toute responsabilité. Pourtant, c’est lui le seul responsable des mauvais traitements et de la violence.